La galerie Elbirou de Sousse abrite actuellement et jusqu’au 8 décembre 2019 une exposition baptisée «Atmo-Sphères Numériques», organisée en collaboration avec l’Institut français de Sousse, et ce, dans le cadre de l’événement novembre numérique.
Le vernissage a eu lieu vendredi dernier en présence d’hommes de la Culture, d’artistes et de mordus d’arts plastiques.
L’artiste Meriem Karrout, diplômée en arts plastiques de L’Isbas et poursuivant ses études en master de recherche en arts médiatiques, a présenté des tableaux de photos numériques titrés «la mémoire imaginaire» où elle évoque la notion de mémoire dans les lieux délabrés, en mauvais état et abandonnés, et ce, à travers des photos de montage numérique d’objets divers superposés évoquant la mémoire ancienne collective ou individuelle. En fait, c’est une composition semi-abstraite mettant en valeur aussi des couleurs harmoniques et des zones d’ombre et de lumière.
Cette artiste douée a réalisé aussi une installation-vidéo accompagnée d’ une projection vidéographique de lieux délabrés, mêlée à des échos sonores et évoquant la mémoire collective de la vie quotidienne ancienne et moderne.
Les photos numériques sont prises par des appareils photo numériques professionnels et semi-professionnels permettant l’obtention de photos facilement exploitables et transférables.
Ces photos sont traitées par des logiciels dont on cite «Adobe photo shop», «Light-room»… en vue d’apporter des modifications et des corrections comme l’étalonnage, la correction de la luminosité et des contrastes de couleurs…
«L’art nous permet d’explorer le souvenir d’une autre dimension artistique. Ce souvenir qui me hante parfois et me tourmente souvent, comment l’expliquer et comment le démonter ? j’ai essayé d’exploiter et de questionner le terme souvenir», nous a-t-elle déclaré.
L’artiste autodidacte, Sayf Fredj, a réalisé une série de photos argentiques numérisée ayant pour thème : «horizon immédiat». Ce sont des photos de rue (street-photography) évoquant divers paysages, sites urbanistiques et personnages de la ville de Sousse prises par un appareil de photo argentique. Elles ont été développées par voie chimique et au sein d’une chambre noire et numérisées par la suite par un scanner.
«Mon projet «horizon immédiat», qui a établi sa première sortie en mai 2019 au festival horizon de Marseille, est en fait une expérimentation dans le «Storytelling». Ce projet consiste en la réalisation d’un total de 33 photos dans divers sites et villes de Tunisie dont 12 photos sur le centre-ville de Sousse lesquelles ont été accompagnées de textes de poésie.
Ces photos narratives illustrent l’aspect urbanistique de la ville et la vie quotidienne à travers des photos de bâtiments ruinés ou menaçant ruine, de sites urbanistiques et de gens marginaux «.
L’artiste Mouna Hfaiedh Abbès a réalisé une œuvre «Psychédélic space project», une œuvre qui s’inspire du psychédélisme qui est un mouvement de contre-culture apparu dans le milieu des années 1960 et qui s’occupe des corrélations entre les sens et les activités psychiques dans un contexte généralement en rapport avec des psychotropes.
«Mon œuvre, Psychédélic space project, donne à vivre une expérience sollicitant les cinq sens, une véritable vitrine de l’originalité puisant l’inspiration créatrice pour les shows audiovisuels de la musique rock et jazz des années 1970.
Psychédélic space project donne toute sa valeur à ce fabuleux hétéroclisme qui valorise les perceptions sensorielles».
L’artiste Karim Sghaier, le propriétaire de la galerie, a présenté une installation conceptuelle titrée «Déclic story», mettant en scène un vieux smartphone placé dans un cube transparent.
«Ce smartphone est à l’origine du projet de création de la galerie Elbirou», nous a-t-il affirmé.
Une exposition dédiée à l’image numérique
A propos de l’exposition «Atmo-Sphères Numériques», K. Sghaier nous a précisé que cette exposition, qui est dédiée à l’image numérique, a comporté des projets photographiques numériques, des installations-vidéo, des projets de vidéo mapping (projection vidéo 3D sur des supports, corps et matériaux inertes), des projets de réalité augmentée (augmentation de la perfection de vision passant de la dimension 2D à la dimension 3D) et de réalité virtuelle (s’effectuant par le biais d’ordinateurs, de logiciels, de l’utilisation de casques d’écoute de vidéo-projections).
Notons que d’autres œuvres de photos numériques suggérant divers thèmes de la vie quotidienne n’ont pas démérité. Elles relèvent des artistes Asma Lâajimi, Amira Lamti et Nesrine Mediouni.